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Au PS, Olivier Faure de plus en plus contesté par ses opposants

Mardi 9 juillet, Olivier Faure vit (enfin) sa meilleure vie de premier secrétaire du Parti socialiste (PS). Il est candidat au poste de premier ministre du Nouveau Front populaire (NFP), qui est arrivé en tête des élections législatives. Lui. Pas Jean-Luc Mélenchon. Lui (enfin) nominé pour un premier rôle. « Je suis prêt à assumer cette fonction », claironne-t-il à l’essaim de caméras qui le poursuit devant l’Assemblée nationale. Un emballement médiatique qui renforce sa crédibilité pour occuper ce poste si convoité. Instant de béatitude pour ses proches qui désespéraient d’un « moment Faure ».
Le député de Seine-et-Marne savoure, il réfléchit au nom du directeur de cabinet qui aurait vocation à le suivre à Matignon. Autour de lui, tout n’est que félicité. Les querelles intestines qui minent le PS ? Evaporées. Même ses opposants internes, emmenés par la maire de Vaulx-en-Velin (métropole de Lyon), Hélène Geoffroy, et celui de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, soutiennent sa candidature. François Hollande lui-même, avec lequel il entretient des rapports exécrables, écrit dans un message : « C’est important de soutenir la candidature de notre premier secrétaire. »
Le buzz médiatique a duré… deux jours. Après discussions, le NFP biffe le nom d’Olivier Faure pour Matignon. Puis les courants minoritaires brisent illico la « pax socialista » pour revenir à leur double obsession : prendre la direction du PS et en évincer Olivier Faure. Quelques semaines plus tard, mardi 8 octobre, sur LCP, François Hollande ouvre les hostilités. « Il faut une nouvelle figure pour diriger le PS », déclare-t-il, en souhaitant la tenue d’un congrès du parti « au début de l’année prochaine ».
Un rassemblement dont Olivier Faure ne veut pas. Mais, à contrecœur, il s’y résout : un congrès aura lieu en 2025, à une date, toutefois, indéterminée. De son bureau de l’Assemblée nationale, le député de Seine-et-Marne développe une drôle de rhétorique pour justifier son revirement. « J’aurais un intérêt évident à ce que le congrès ait lieu demain », se vante-t-il comme si une victoire était à portée de main. Pourquoi ne pas plier le match sans attendre ? « Les Français ne comprendraient pas qu’on se regarde le nombril », évacue-t-il.
Il fait mine d’hésiter, mais, en fait, celui qui occupe la tête du parti depuis 2018 est déjà très déterminé à se représenter. Avec bon nombre d’opposants internes face à lui. Selon beaucoup de dirigeants socialistes, l’étau se resserre comme jamais autour du premier secrétaire. Le dossier d’instruction se serait épaissi. Le reproche le plus récent n’est pas le moins anodin : en septembre, Olivier Faure a été accusé – ce qu’il nie – d’avoir saboté la candidature de Bernard Cazeneuve pour Matignon auprès du chef de l’Etat, afin de préserver la cohésion du NFP. En privé, le chef de file du PS tente d’impliquer François Hollande dans la manœuvre, en assurant que l’ancien président de la République ne voulait pas, non plus, que l’un de ses meilleurs amis politiques devienne chef du gouvernement.
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